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• Site archéologique Lattara
36Site archéologique Lattara
Les travaux de terrain qui y sont menées depuis 1963 (fouilles du Groupe Archéologique Painlevé, sous la direction d’H. Prades), puis, à partir de 1983, dans le cadre de fouilles programmées menées par les équipes du CNRS, ASM-UMR 5140.
Le site de Lattes, fréquenté depuis le Néolithique, est urbanisé au début du Ve siècle avant notre ère, puis reste occupé de manière continue et intensive jusqu’à la période romaine.
• Vue aérienne du site archéologique Lattara
40Vue aérienne du site archéologique Lattara @L.Damelet
La ville antique de Lattara bâtie en bordure de la lagune, dans le delta du Lez, a été un carrefour de civilisations. Étrusques, Grecs, Ibères, Romains et populations gauloises locales se sont entrecroisés dans un contexte porteur, marqué par la dynamique des échanges économiques et culturels en Méditerranée nord-occidentale. Ce port antique a été en activité du VIe siècle avant notre ère et jusqu’au IIIe siècle.
• Lattara antique. Aquarelle de Jean-Claude Golvin
40Lattara ©Jean-Claude Golvin
Aux IIIe-IIe siècles avant notre ère, la ville de Lattara poursuit son extension hors des remparts au nord, puis vers le sud grâce à l’ensablement progressif de la rive droite du Lez.
À l’intérieur de l’enceinte, l’habitat est dense et régulier. Il évolue peu par rapport au Ve siècle avant notre ère.
Dans la zone portuaire de puissants quais en pierre sont construits, permettant l’accès à de nombreux bateaux. Le phare, situé dans l’angle sud-est du rempart, permet aux marins de s’orienter.
En périphérie de la cité, les habitants exploitent le territoire : ils pratiquent l’élevage, la pêche et cultivent des céréales et la vigne.
• Une maison étrusque de Lattara. Aquarelle de Jean-Claude Golvin
42Maison étrusque de Lattara - Aquarelle ©Jean-Claude Golvin
Au début du Ve siècle avant notre ère, à l’intérieur du rempart de Lattara, des maisons d’un type alors totalement inconnu en Gaule méridionale sont édifiées. Celles-ci sont agencées de façon mitoyenne au sein d’un ilot urbain, selon un plan parfaitement régulier. La maison évoquée ici repose sur un solin de pierres calcaires jointées de terre. Les murs sont constitués d’adobes (briques de terre crue utilisant l’argile locale) et protégés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur par un enduit, le tout recouvert de chaux. Trois pièces ont pu être observées : une vaste salle de stockage à l’arrière du bâtiment et deux pièces de vie en façade. Ce quartier est détruit vers 475 avant J.-C. par un important incendie.
• Mosaïque polychrome avec des décors géométriques (50-150 de n. ère)
56Mosaïque avec motifs géométriques (époque romaine)
Cette mosaïque (composée de tesselles de pierres colorées) pavait sans doute un petit espace de réception au sein d’une maison de Lattara, a été retrouvée dans un état lacunaire.
La présentation actuelle, hypothétique quant à la restitution de certains éléments comme le poisson central (certainement un motif de lys), résulte d’une restauration ancienne.
Le décor combine avec originalité noir et blanc et polychromie, créant un véritable effet d’opus sectile (juxtaposition de plaques de marbre) qui n’est pas sans évoquer des réalisations italiennes du Haut-Empire.
Sur la rallonge à fond blanc, la feuille de lierre (hedera) et le dauphin constituent des notes dionysiaques, en accord avec la fonction de la pièce.
La diffusion de la technique de la mosaïque en Gaule accompagne le processus de romanisation des élites et leur intégration dans le nouvel ordre politique romain, ainsi que l’adoption du mode de vie dont il était le vecteur.